Les techniques de contre-attaque (oji-waza) sont des techniques avancées. Avant d’en expliquer les mécanismes, il est primordial de préciser l’état d’esprit nécessaire à leur exécution. Tout d’abord, il faut bien comprendre que contre-attaquer et parer ce n’est pas nécessairement la même chose et qu’il faut donc considérer ces deux actions séparément, surtout si on est enseignant. Il est possible de lancer une attaque après avoir paré une technique de l’adversaire, mais il y a toujours un court laps de temps entre la parade et la riposte. Dans le cas des oji-waza, même si l’attaque a été interrompue et qu’elle a généré une riposte, il n’y a pas cet infime laps de temps: tout est exécuté en un seul geste.

Prenons par exemple le cas des techniques suriage: le shinai entre en contact avec celui de l’adversaire mais il poursuit sa course pour exécuter la riposte au lieu de simplement le parer. En revanche, si le shinai de l’adversaire avait d’abord été immobilisé avant de lancer ensuite la riposte, on ne pourrait pas appeler ça suriage. En fait, il y a de nombreuses variations de rythme dans l’exécution des techniques suriage. Si votre adversaire lance une attaque lente, une technique suriage ne sera pas efficace si vous l’exécutez trop rapidement. Si l’attaque de votre adversaire est d’une grande amplitude, il faut que le suriage soit grand également, et inversement si l’attaque est d’une amplitude plus réduite. Il existe une multitude de possibilités de rythme, d’amplitude et de timing pour exécuter suriage.

Autre point important à garder à l’esprit lors de l’exécution des oji-waza: il est impératif de bouger les pieds et tout le corps (ashi-sabaki) et pas seulement les mains. De même, l’angle avec lequel vous allez exécuter la technique est important, et celle-ci requiert un déplacement grâcieux.